12/04/2010

Nord et Sud, même combat !, par Serge Michailof

Ecartelée entre son ambition éthique, le business et la realpolitik, l'aide publique au développement a toujours été un sujet de controverse. Il faut dire que l'action des agences d'aide s'est longtemps inscrite dans le cadre d'agendas contestables. Comment sinon expliquer deux décennies de soutien au régime Mobutu, les cimetières d'usines qui rouillent sous le soleil africain, sans parler des programmes d'ajustement structurel qui ont plutôt appauvri leurs "bénéficiaires" ? Mais démêler les jugements sommaires des réalités n'est pas simple, même s'il est évident que le plaidoyer de Dambisa Moyo (l'économiste zambienne a publié L'aide fatale (éd. JC Lattès), en 2009, Le Monde du 26 octobre 2009) pour liquider l'aide au développement est peu sérieux au moment où les financements privés fuient l'Afrique, alors que les pays pauvres touchés par la crise appellent au secours leurs partenaires occidentaux.

(...)

Avons-nous pris conscience du niveau de frustration de populations très jeunes, sans emploi, sans espoir, qui au fond des savanes ou des montagnes les plus reculées, contemplent désormais nos feuilletons télévisés en branchant de vieilles télévisions sur des batteries de camion ? Le Paris-Dakar n'ose plus s'aventurer au Sahara. Le Niger, d'où vient une bonne part de l'uranium brûlé dans nos centrales nucléaires, a comme beaucoup d'autres pays de la région, une agriculture très fragile. C'était sans grande importance pour ses 7 millions d'habitants, lorsque j'y résidais il y a vingt-cinq ans, juste quelques milliers de morts en cas de sécheresse... Qu'en sera-t-il, en 2050, pour les 58 millions d'habitants que lui prédisent les démographes ? Déjà des travailleurs humanitaires sont enlevés par une franchise d'Al-Quaida, pratiquement aux portes de Niamey.

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