
« Il serait reproché à ces gros pontes du Tazartché leur implication dans des activités subversives », complète Le Canard Déchaîné, autre hebdomadaire nigérien. Le Canard qui estime que ces arrestations interviennent dans un climat « tendu ». D’après lui, « il circulerait beaucoup de rumeurs faisant état d’un mécontentement d’une frange de l’armée acquise à la cause du président Tandja renversé. D’ailleurs, remarque l’hebdomadaire, les patrouilles de jour ont été réinstaurées et, certains jours, les Niameyens ont pu constater la présence de militaires armés jusqu’aux dents. »
Pour autant, Le Canard Déchaîné estime « qu’il faut éviter la chasse aux sorcières, les règlements de compte à relents subjectifs. Il faut restaurer l’ordre et non la pagaille, affirme-t-il, sinon les coups d’Etat auront de beaux jours devant eux. »
Le « tact » des militaires nigériens
Le Pays au Burkina Faso s’intéresse de près également à cette vague d’arrestations… Et pour lui, justement, « les jeunes prétoriens de Niamey ne veulent pas donner le sentiment qu’ils se livrent à une chasse aux sorcières. (…) Le commandant Salou Djibo et ses compagnons évoluent avec tact, estime le quotidien burkinabé, sans empressement, en s’appuyant sur des rapports d’enquêtes minutieuses. Avec précaution, ils avancent, sans amateurisme. Sachant qu’ils jouent leur crédibilité, les nouveaux dirigeants nigériens ne laissent rien au hasard. Jusque-là, ils auront fait preuve de beaucoup de maturité dans la gestion des affaires publiques. »
Toutefois, « on ignore encore ce qui est reproché exactement aux personnes détenues dans les locaux de l’école de police de Niamey, relève Le Pays. Y aurait-il des liens entre les personnalités compromises et des éléments de l’armée nigérienne ou même des personnes séjournant à l’extérieur du pays ? S’agissant aussi des problèmes de gestion, serait-il question de détournements de deniers publics ? De blanchiment d’argent ? De contrats douteux, de marchés frauduleux ou de virements suspects ? (…) Il appartient à la junte de faire vite, estime Le Pays, afin que la justice situe mieux l’opinion. »
Et le quotidien burkinabé de conclure : « il faut espérer que la junte saura bien faire la différence entre les critiques de sa gestion du pouvoir d’Etat par les médias et la société civile, et les intrigues et les propos délictueux de ceux qui, hier encore, encensaient le régime de Mamadou Tandja. Ceux-là, à aucun moment, n’avaient eu pitié du mouvement démocratique alors en lutte contre les excès du régime. »
Pas de milliardaires en Afrique centrale…
Les grosses fortunes en Afrique… Il y en a ! C’est ce que relève le site d’information gabonais GabonEco qui a scruté à la loupe le récent classement Forbes 2010 des plus grosses fortunes africaines. Arrive en tête « l’Ethiopien Mohammed Al Amoudi. Il est suivi de l’Egyptien Nassef Sawiris, le benjamin de la famille Sawiris qui occupe quatre places au top 10 des plus grosses fortunes africaines. On trouve également trois Sud-africains ainsi que le Nigérian Aliko Dangote (…) et le Soudanais Mohammed Ibrahim. »
Alors, dans ce top 10 ne figure aucun francophone, relève GabonEco. Et, « on remarque aussi, souligne-t-il, l’absence totale de l’Afrique centrale de ce classement, en dépit des énormes richesses dont regorge la sous-région, généreusement dotée en pétrole, en manganèse, en or et diamants, que se disputent les investisseurs étrangers à coup de milliards de francs CFA. »
GabonEco est remonté dans le classement Forbes et a même constaté qu’aucun milliardaire d’Afrique centrale ne figurait dans le top 1 000 mondial. Alors, question : « les pays de la CEEAC - la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale - sont-ils incapables de faire émerger une classe d’hommes d’affaires pouvant faire fructifier les richesses nationales. En quoi l’Ethiopie ou le Soudan auraient-ils de meilleures dispositions à "fabriquer" des milliardaires ? » Réponse de GabonEco : « l’absence de l’Afrique centrale dans ce classement serait peut-être due au fait que les fortunes de sous-région ne sont pas produites par des actifs identifiables et justifiables, comme l’exige le classement Forbes. »
RFI - mardi 30 mars 2010
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