31/10/2010

Niger: ouverture des bureaux de vote pour le référendum constitutionnel

NIAMEY — Les bureaux de vote ont commencé à ouvrir dimanche au Niger peu après 08H00 locales (07H00 GMT) pour le référendum sur le projet de Constitution, censé amorcer le retour à la démocratie après le coup d'Etat de février, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le chef de la junte au pouvoir depuis le renversement du président Mamadou Tandja (1999-2010) a été le premier à voter, à l'Hôtel de ville de Niamey, en compagnie de son épouse et des autres membres du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD, junte) et du gouvernement.

"Un jour exceptionnel", a déclaré devant la presse le général Salou Djibo, appelant les Nigériens à "sortir massivement pour dire +oui+ à la nouvelle Constitution", approuvée par tous les partis politiques.

Il a formé le voeu que "la VIIe République (instaurée par le nouveau texte, ndlr) sera pour le Niger un nouveau départ vers la création d'un système démocratique porteur de stabilité politique, de cohésion nationale, de progrès social et de développement économique".

Les bureaux de vote doivent fermer à 19H00 (locales, 18H00 GMT).

"Pour ce qui est de la Céni (Commission électorale nationale indépendante), les résultats (provisoires) seront connus au plus tard jeudi et nous les transmettrons au Conseil constitutionnel" pour validation et proclamation, a déclaré à l'AFP son président Abdourahamane Gousmane.

Quelque 6,7 millions de Nigériens sont appelés à participer au référendum, coup d'envoi du processus de retour à un régime civil, prévu en avril 2011.

Une présidentielle couplée à des législatives doit se tenir le 31 janvier 2011.

Ce scrutin survient deux semaines après l'arrestation de l'ex-numéro deux de la junte, le colonel Abdoulaye Badié, et de trois autres hauts gradés, accusés de "complot" contre la transition devant aller jusqu'à "attenter à la vie" du général Djibo.

Dans le centre de Niamey, des bureaux de vote ont ouvert au moins une demi-heure après le démarrage officiel, et d'autres ne disposaient pas encore de matériel électoral, a-t-on constaté. Les électeurs étaient peu nombreux dans la matinée.

"J'ai voté pour faire marcher la démocratie et restaurer la paix dans mon pays", a déclaré Aboubacar Ousmane, "marabout" d'une quarantaine d'années.

Bébé au dos, "Mme Aïcha", jeune femme d'une trentaine d'années, a confié en avoir "marre des crises politiques". "S'il y a un autre coup d'Etat, il ne faut plus que l'armée quitte le pouvoir", a-t-elle affirmé, tête couverte d'un voile bleu.

La plupart des commerces, habituellement ouverts le dimanche, étaient fermés. Policiers et gendarmes étaient déployés devant les bureaux de vote, et des patrouilles sillonnaient la ville à bord de 4x4.

Pays parmi les plus pauvres du monde, cette ex-colonie française du Sahel est en proie à l'instabilité et aux coups d'Etat depuis l'indépendance de 1960.

AFP

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