Mondomix de Bambino :
Bombino : la Mix Box session
Fin mars 2001 Bombino est venu nous rendre visite à la Mix Box. Il interprète imuhar, un morceau qui témoigne avec sincérité des souffrances et des espoirs de la communauté touarègue.
Les mélopées hypnotiques et précises de son jeu de guitare, la langueur mélancolique de sa voix sont irrésistibles et servent un message clair et pacifiste. Rencontre avec un personnage fascinant, humble et d'une grande force d'esprit.
Les mélodies du bonheur
Une nouvelle déferlante touarègue marque ce printemps musical. Et ça démarre très fort avec Agadez, le nouvel album du prodigieux chanteur guitariste nigérien Omara Moctar, dit Bombino. Rencontre par téléphone entre Paris et Niamey.
Comment avez-vous appris la guitare ?
Bombino : C’est le fruit d’une passion. Quand j’ai découvert la guitare, j’ai voulu apprendre à en jouer le mieux possible. Cette passion m’a poussé à travailler et à étudier les rythmes des anciens musiciens touaregs. Tout vient de mon amour pour cet instrument.
Quels sont les autres musiciens qui vous ont influencé ?
Bombino : Le plus important, c’est Ali Farka Touré. Après, il y a le groupe Dire Straits, dont je ne me sépare jamais des disques. J’ai aussi beaucoup appris en regardant des vidéos de Jimi Hendrix. Et j’ai énormément de respect pour Tinariwen, leur musique, leur travail, leur promotion de la musique touarègue. Dans le groupe, celui que j’admire le plus, c’est Abraybone (Ibrahim ag Alhabib, NDLR). J’ai un CD qui commence par l’une de ses chansons et lorsqu’elle se termine, je la remets toujours au début...
Aux Etats-Unis, vous avez eu l’occasion de jouer avec des stars...
Bombino : En 2006, grâce à l’ON G Nomad Fondation de l’artiste Leslie Clark, je me suis rendu aux Etats-Unis avec le groupe Tidawt. A Los Angeles, nous avons été invités à jouer en studio avec des musiciens occidentaux (à l’initiative du saxophoniste Tim Ries pour le projet Stones World, NDR). Ils m’ont demandé de jouer un rythme à la guitare et je ne savais pas vraiment de qui il s’agissait. Je n’ai réalisé qu’après coup, mais ensuite personne ne voulait croire que j’avais joué avec Charlie Watts et Ron Wood des Rolling Stones...
Vous avez aussi rencontré Angelina Jolie ?
Bombino : Elle est venue dans le désert et j’étais aide cuisinier dans l’équipe qui l’accompagnait lors d’un voyage d’une semaine. Lorsque l’on s’arrêtait en fin de journée, elle me demandait de jouer et toute la soirée elle riait et dansait au son de ma guitare.
Bombino : En 2007, Ron avait entendu ma musique et voulait absolument me retrouver. C’est par l’intermédiaire d’Ibrahim Boubacar de l’ON G Rain for the Sahel and Sahara que nous nous sommes rencontrés l’année suivante. Ron avait pour projet de faire un documentaire surles Touaregs et il m’a proposé de travailler avec lui. Il m’a aussi donné des conseils sur la façon de se tenir sur scène, de parler au public, de bien reprendre sa respiration...
Où le disque a-t-il été enregistré ?
Bombino : Une moitié a été enregistrée en public dans la vieille ville à Agadez, en janvier 2010, lors de retrouvailles entre amis. L’autre a été mise en boîte dans un studio à Boston.
Quelle est la part de compositions et celle de chants traditionnels ?
Bombino : Il y a deux morceaux traditionnels, Ténéré et Ahoulaguine Akaline (« Je salue mon pays » en langue tamashek). Les autres sont des créations.
Quel message voulez-vous transmettre à travers votre musique ?
Bombino : Mon message est un message de paix et d’amour entre les gens. Quand je joue pour les Touaregs, quelle que soit la région, ce qui me marque le plus, c’est la joie de vivre spontanée que nous échangeons. C’est cette chaleur humaine, ce bonheur que je veux partager partout dans le monde.
Benjamin MiNiMuM
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