Vous êtes né dans un camp de nomades près d'Agadez, y avait-il des musiciens dans votre famille ?
Non, je ne viens pas d'une famille de musiciens mais plutôt d'une communauté, les Touaregs, qui donne beaucoup d'importance à la musique. Elle joue un rôle dans la régulation de notre vie sociale.
Qui vous a offert votre première guitare ?
Rissa Ixa, un de mes oncles architectes.
Bombino, pourquoi ce nom d'artiste ?
En fait, je m'appelle Omara. Il existait déjà un artiste plus âgé que moi qui s'appelait Omara dans le groupe de musique où j'apprenais la guitare. Donc, on m'a appelé, Omara « BAmbino » pour me différencier de lui.
Dans la communauté touarègue, vous êtes une star ?
Oui, on peut le dire mais je ne sais pas… en tout cas pas une star où on l'entend normalement. Je suis plutôt une personne connue dans ma communauté, un artiste écouté par tous.
Où avez-vous appris la guitare et avec qui ?
Avec Dédé Haja d'Agadez. C'était l'un des meilleures guitaristes de la ville. Il a vécu au Mali, c'est là qu'il a appris la musique puis il est revenu à Agadez. Je l'ai rencontré à ce moment-là. Il m'a appris à composer mes premiers accords de guitare.
Vous faites essentiellement du rock…
Du rock et du blues. Les deux. J'improvise. Ma musique est inspirée par beaucoup d'artistes issus de tous les continents dont Tinariwen, Ali Farka Touré, John Lee Hooker, Jimmy Page…
En 2006, vous avez enregistré avec Keith Richards et Charlie Watts des Rolling Stones…
A ce moment-là, j'étais parti aux USA avec le groupe de musiciens Tidawt. On était en concert dans une ville près de Los Angeles et dans la salle, il y avait par hasard Keith Richards et Charlie Watts. Ils se sont intéressés à notre musique et nous ont contactés. Quelques jours après, on a enregistré une de leurs chansons ensemble. : « Hey Negrita ! » C'était vraiment exceptionnel ! A ce moment, je ne connaissais pas vraiment la notoriété des Rolling Stones. Ce n'est qu'après que j'ai réalisé avec qui je venais de jouer.
Quel message porte votre musique ?
Pour moi, la musique est une manière de stopper la violence. Dans ma jeunesse, j'ai dû fuir en Algérie pour échapper à la rébellion touaregue. Je n'ai pas envie que les jeunes d'aujourd'hui connaissent le même sort que moi. Je voudrais qu'Agadez redevienne comme avant, une ville tranquille où tout le monde à envie d'aller. Il faut déposer les armes, préserver notre culture et promouvoir l'école. L'Afrique a besoin de paix. Surtout le Sahara !
Dernier Cd de Bombino, « Agadez Cumbancha ».
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