17/06/2011

Comment l'Allemagne compte sortir du nucléaire ?

On voit que l'Allemagne :

1) a arrêté IMMEDIATEMENT 7 réacteurs nucléaires.

2) recourt au FOSSILE allègrement et s'apprête à construire 50 réacteurs thermiques FOSSILES.

3)
et néanmoins pourra réduire sa production de gaz à effet de serre car il s'attaque à d'autres secteurs qui en produisent beaucoup : transport et calfeutrage des bâtiments notamment...


CQFD


Arrêt immédiat du nucléaire c'est possible !

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Article du Monde 1/06/2011
- Quelques heures après l'annonce, lundi 30 mai, de la sortie en 2022 du nucléaire, le gouvernement allemand s'est lancé dans un vaste exercice pédagogique. Outre une conférence de presse de la chancelière, Angela Merkel, et des ministres concernés, la coalition au pouvoir a publié un document détaillant sa vision d'une Allemagne sans nucléaire et la commission éthique chargée de préparer le terrain a rendu public son rapport.


> Il ressort de ces documents que l'Allemagne dispose aujourd'hui d'une capacité de 90 gigawatts (GW), dont 20 GW fournis par le nucléaire. Lorsque la demande atteint son pic, en hiver, elle utilise 80 GW. Les huit réacteurs nucléaires d'ores et déjà fermés (l'un pour avaries depuis 2007, les sept autres depuis quelques semaines) produisaient 8,5 GW. Leur fermeture définitive ne devrait pas poser de problème même si, du coup, le pays dispose d'une moindre marge de manoeuvre.

> Le gouvernement veut achever d'ici à 2013 la construction des centrales à gaz et à charbon en cours, qui doivent produire 10 GW d'électricité. Il veut par ailleurs que la loi impose l'ouverture de centrales électriques supplémentaires apportant, d'ici à 2020, encore 10 GW. L'éolien va être fortement développé. Une aide de 5 milliards d'euros est prévue pour la construction de parcs d'éoliennes en mer Baltique. Le gouvernement juge également indispensable le développement des réseaux électriques, tant dans le transport que la distribution, mais n'avance aucun chiffre.

> De leur côté, les experts que le gouvernement a mandatés jugent qu'il est possible de produire 20 GW supplémentaires avant même 2020. Ils rappellent que l'Association fédérale de l'énergie estime que, d'ici 2019, pas moins de 50 nouvelles centrales (fonctionnant à la houille, au vent, au gaz, au lignite, à la biomasse...) devraient apporter 30 autres GW.

> Par ailleurs, le gouvernement veut réduire de 10 % la consommation d'électricité grâce à des appareils ménagers plus économes.

> Financièrement, plusieurs types d'aides sont prévus : les industries les plus consommatrices d'énergie vont recevoir une aide qui, globalement, atteint 500 millions d'euros par an. Par ailleurs, 1,5 milliard d'euros vont être consacrés chaque année à l'isolation du parc immobilier.

> L'Allemagne affirme qu'elle sera en mesure de tenir ses engagements de réduction d'émission de CO2. En 2020, celles-ci devraient être de 40 % inférieures à ce qu'elles étaient en 1990. La part des énergies renouvelables doit passer de 17 % à 35 % en 2020.

> Outre les aides à l'isolation thermique des bâtiments, le gouvernement veut favoriser le véhicule électrique. Un milliard d'euros supplémentaire a été récemment promis aux industriels pour les aider à mettre au point de nouvelles batteries électriques. La commission d'experts note qu'en 2010 les émissions de CO2 ont dépassé de 4,8 % celles de 2009, que d'importants efforts restent à accomplir et que le changement énergétique n'est qu'un aspect du problème.

> Dans son rapport, la commission évoque un autre aspect du problème : la dépendance aux importations. Tout en rappelant les règles européennes, le rapport note diplomatiquement que « l'importation d'électricité peut être critique si elle contredit les objectifs de changement que s'est fixés le pays ». Si la chancelière a récemment affirmé à plusieurs reprises que l'Allemagne n'achèterait pas d'électricité à la France provenant du nucléaire, elle s'est montrée, lundi, plus évasive, notant qu'il y a toujours en Europe « des flux de courant qui vont et viennent ».

> Angela Merkel s'est surtout félicitée que l'Allemagne soit « la première grande nation industrielle à prendre le virage vers les énergies renouvelables » et joue un rôle de « précurseur » dans le monde.

> Les Verts n'ont pas encore dit clairement s'ils s'apprêtaient à approuver le projet de loi qui sera présenté le 6 juin. « Il ne s'agit pas seulement de savoir comment on sort du nucléaire, mais à quelle vitesse et avec quelle ambition on entre dans les énergies renouvelables », a souligné leur coprésidente Claudia Roth. Le Parti social-démocrate allemand (SPD, gauche), en revanche, semble pret à le soutenir.

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