06/09/2010

Réforme des retraites : son retrait d’abord !


La réforme des retraites pose une question de société : travailler toujours plus pour satisfaire l’appétit de la finance, ou mettre l’économie au service des besoins sociaux et écologiques. Attac souhaite rétablir les données véritables et oppose ses propositions à celle du gouvernement.

La finance est responsable des déficits
Le gouvernement ment en attribuant le déficit des retraites à la démographie. En 2006, avant la crise, les déficits des caisses de retraites s’élevaient à 2,2 milliards d’euros. En 2010, ils seront de 32,2 milliards, quinze fois plus élevés. La cause : la crise financière et économique dont sont responsables les spéculateurs, les banques et le capitalisme mondial. Rien à voir avec l’espérance de vie dont l’allongement est lent et à l’œuvre depuis des siècles.

Travailler moins pour travailler tous et mieux
Le gouvernement veut nous faire « travailler plus » pour que l’augmentation de la richesse produite continue de profiter aux actionnaires.
Au contraire, travailler moins au fur et à mesure des gains de productivité est la seule manière d’éviter le chômage et de pouvoir bénéficier des meilleures années en bonne santé après 60 ans.
Le recul de l’âge légal de la retraite à 62 ans, le recul de l’âge à taux plein sans décote à 67 ans sont deux mesures injustes et inefficaces.

Des mesures injustes
Cette réforme repose sur le déni du chômage des jeunes, de l’éviction par les entreprises des salariés dès 58 ans, elle pénalise plus particulièrement la situation des femmes, déjà victimes d’inégalités profondes et de précarité, ayant souvent des carrières chaotiques des temps partiels subis.
Ces mesures aggraveront la baisse des pensions car presque personne ne pourra cotiser pendant 41 ou 42 ans. Elles jetteront des centaines de milliers de personnes dans la précarité et la pauvreté.

Des mesures inefficaces
Les mesures d’âge visent à baisser les dépenses de retraites très rapidement pour rassurer la finance mais ne solutionnent rien durablement.
Parce qu’elles ne s’attaquent pas à la racine du problème : celui de l’affaiblissement des cotisations sociales alors que les besoins augmentent, celui de l’emploi, celui de la répartition des richesses.

Le vice caché : la purge sociale
Les banques et autres institutions financières spéculatives ont réussi à faire endosser par la collectivité leurs créances pourries. Les déficits budgétaires et les dettes publiques ont alors explosé. Les gouvernements européens veulent maintenant imposer à leurs populations des plans d’austérité drastiques qui défont les protections sociales. C’est le cas en France, où le gouvernement a avoué vouloir rassurer les marchés financiers.

Un gouvernement délégitimé
Comment le ministre du travail, Éric Woerth, peut-il prétendre défendre une réforme équitable quand chaque jour apporte son lot de suspicions sur des salaires de complaisance, des conflits d’intérêt, des cas de fraude et d’évasion fiscales, de financement occulte de campagne électorale… ? L’amalgame officiel entre délinquance et immigration, la chasse aux Roms, ne sont que des diversions cyniques et inacceptables.

Retrait du projet pour amorcer une voie solidaire
- Le maintien de la retraite à 60 ans est possible et sans allonger la durée de cotisation.
- La condition en est de soumettre à cotisations les dividendes et tous les profits financiers distribués par les entreprises.
- Desserrer l’étau de la finance est possible pour satisfaire les besoins sociaux, préparer l’avenir écologique, réduire les inégalités et diminuer le temps de travail.

Faire monter la résistance sociale et citoyenne

La victoire est possible à condition que toute la société se mobilise. A l’appel de l’intersyndicale, les grèves et les manifestations peuvent encore prendre de l’ampleur. Les « Lundis au soleil » proposés par le collectif « Faire entendre les exigences citoyennes sur les retraites » peuvent porter le débat dans les quartiers, les villages, au plus près des citoyens. Dans cet esprit Attac a mis en débat la proposition d’une votation citoyenne nationale début octobre, pour que l’ensemble des citoyens puissent se mobiliser sur ce choix de société que le gouvernement veut imposer.

Rendez-vous dans toutes les villes de France pour prolonger la mobilisation du 7 et organiser la riposte citoyenne

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