06/10/2010

Au secours ! Un grand complot se trame sur le dos du Niger.

20 Septembre 2010 - Aïr Info

Ce qui s’est passé à Arlit dans la nuit du mercredi au jeudi 16 septembre prend une sale tournure pour le Niger et les Nigériens, pour leur amour-propre et leur souveraineté. C’est comme si une machine de diabolisation de l’image du Niger et celle d’une frange de sa population était en branle pour servir et légaliser des intérêts impérialistes qui ne disent pas leur nom.
Depuis l’enlèvement spectaculaire de cinq Français et de leurs deux collaborateurs africains à Arlit, des médias occidentaux et autres oiseaux de mauvais augure ne cessent de jeter l’opprobre sur notre vaillante armée ; sur nos frères touaregs et, le comble, sur notre système de sécurité. Même les sociétés de gardiennage appartenant à des ex-chefs rebelles ne sont pas épargnées !
À son corps défendant, le Niger subit de plein fouet les conséquences d’une guerre qui ne le regarde point ! Une guerre d’intérêts inavoués entre les « fous de Dieu » et « les gourmands d’uranate ». Parce que la France de Sarkozy et Aqmi ont un problème à régler entre eux, ils choisissent curieusement le terrain Niger pour s’affronter, portant de ce fait un rude coup à la stabilité de notre cher pays et surtout à la survie d’une région alanguie par des années d’insécurité.
Qui en veut réellement aux intérêts de la France au Niger ? Qui a intérêt à ce qu’il y ait désordre dans la partie septentrionale de notre pays ? Est-ce que réellement la France et ses alliés veulent en finir avec le phénomène Aqmi au Sahel ?
Pour preuve, au lieu de critiquer la négligence et l’imprudence de la société française AREVA, des personnalités françaises n’ont pas hésité à jeter leur fiel sur la défense sécuritaire au Niger et sur les ex-combattants touaregs, qu’ils qualifient à tort de « complicités locales » ! Les Touaregs ne sont pas des terroristes. Non ! Ils ne sont pas non plus complices des terroristes ! Non encore ! Il faut absolument que l’amalgame qui se fait sur cette affaire s’arrête. Pourquoi veut-on absolument faire croire que la région d’Agadez est invivable maintenant alors qu’elle a servie pendant plus de quarante ans d’espace libre et tranquille à une France prédatrice de notre uranium ? Pourquoi l’impossibilité de cette exploitation commence curieusement au moment où le Niger souverain diversifie ses partenaires ? Qui a intérêt aujourd’hui à ce que l’ordre défaille au nord Niger ? En tous cas, pas les autorités de notre pays et encore moins ces populations meurtries !

Ceux qui veulent aujourd’hui que le désordre s’installe sont ailleurs ! Ils ne sont ni Nigériens ni amis des Nigériens ! Voilà pourquoi, une dynamique est en marche : celle de ternir l’image de ce beau pays qu’est le Niger.
En jetant l’opprobre sur les touaregs d’Agadez en particulier et le Niger en général, un lobby sans foi ni loi veut rendre notre pays infréquentable aux autres amis du Niger pour protéger ses arrières, c'est-à-dire ses intérêts tapis sous le sol d’Agadez.
Des indicateurs sont là pour le prouver : Agadez est passée de la zone orange à la zone rouge. Tous les Français qui travaillent à Arlit ont quitté. Presque tous les pays occidentaux interdisent la destination Agadez par crainte de représailles terroristes.
Qui nous dit aujourd’hui que certaines sociétés minières œuvrant au Niger et Aqmi n’ont pas le même objectif ? Celui de déstabiliser notre région pour empêcher que des nouvelles sociétés exploitent un périmètre légalement acquis ?
Après cette phase de diabolisation de la région d’Agadez, qui s’opposera demain à ce que des militaires étrangers au nom de la prétendue sécurité de leurs concitoyens installent leur base quelque part dans l’Aïr ou le Ténéré ? Qui trouvera à redire au Niger si, au nom de la lutte contre les terroristes d’Aqmi, des services de renseignement extérieurs violent jusqu’à l’intimité des campements nomades ? On comprendra trop tard que cette présence, outre qu’elle ait aliéné notre souveraineté, a sapé aussi ce beau projet d’intégration sous-régionale si cher à nos pays qui se matérialise par le biais de la route transsaharienne !
En un mot, il serait bien de se demander si la lutte contre Aqmi et sa nébuleuse n’est pas un bon prétexte pour faire d’Agadez une nouvelle base militaire étrangère ?
Tous ces kidnappings, toutes ces frappes des grottes d’Aqmi, le sacrifice de Germaneau, le tapage médiatique autour de ces enlèvements ne militent-ils pas pour une seule chose : le contrôle de nos ressources minières par des pays étrangers ? En diabolisant notre pays, on en fera très facilement ensuite une nouvelle colonie où régnera un seul ou deux maîtres, avides de pétrole et d’uranate !

Nigériens de tous bords, disons non à ce complot qui n’est que le résultat de manipulations et d'ingérences voulant aliéner à jamais notre droit à la souveraineté nationale.


Salif Bah

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