Depuis plusieurs mois, la région du Sahel est le théâtre d’un regain d’activités politico-militaires en tous genres. Historiquement, les divers groupes armés actifs dans cette zone étaient liés à des problématiques nationales très particulières (conflits communautaires, territoriaux, politico-économiques, etc.), sans compter les formes usuelles de banditisme « de grand chemin ».
Les autorités des pays concernés, pour beaucoup dirigés par des pouvoirs autoritaires, n’y ont jamais répondu de manière satisfaisante en termes de respect des droits politiques, économiques, environnementaux et sociaux comme de la sécurité des populations. Leur principale préoccupation semble n’avoir été que la défense de leurs intérêts, avec l’appui de divers alliés internationaux. D’autant plus qu’est parfois en jeu le contrôle de ressources énergétiques importantes qui sont l’objet de convoitises et de rivalités croisées. Ainsi, par exemple, le nord du Niger est une région extrêmement riche en uranium, ressource exploitée quasi « manu militari » depuis 40 ans par Areva, grande entreprise française, en accord avec le pouvoir central, et au mépris des populations et de l’environnement.
La stratégie de la militarisation choisie par la France, qui ne peut qu’alimenter le ressentiment des unEs et servir les instrumentalisations des autres, et notamment de nouveaux groupuscules aux contours nébuleux et aux revendications extrémistes comme Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), n’est donc pas la réponse adéquate. Ce qui est vrai au Sahel comme en Afghanistan d’ailleurs… Il faudrait plutôt chercher du côté du soutien aux revendications populaires démocratiques, comme celles qui résonnent en ce moment même au Maghreb voisin.
Kohou Mbwelili
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