09/02/2011

Bahanga encore ?

Si jamais il était parti, Ibrahim Ag Bahanga est revenu et il le fait savoir en deux temps. D’abord par une déclaration qui rabroue vertement la dépêche Afp par laquelle la nation malienne a été informée, voici quelques semaines, du retour de l’enfant terrible. A l’origine de la colère du rebelle : l’information que son retour a un air d’assignation à résidence.

Et depuis quelques heures, pendant qu’ ATT est encore à Kidal dans le cadre des festivités du cinquantenaire, l’Alliance du 23 mai signe ce qui ressemble à tous points de vue à une pré-déclaration de guerre. Pour le porte-parole du Mouvement, Bamako est dans le folklore et la fuite en avant et aucun progrès notable n’aurait été enregistré sur le front du développement de la Région de Kidal. Indignant, inquiétant et intrigant. Indignant parce que si la nation s’est tue sur le deal bancal avec la rébellion du 23 mai 2006, elle est loin d’avoir oublié les carnages d’Abeibara et de Nampala.

C’est à elle de demander des comptes et pas d’en rendre. Nous le disons non pas par touaregophobie primaire mais parce que nous sommes tenus par une égale exigence de loyauté et de sincérité pour le Mali. Inquiétant également, parce que c’est une redoutable erreur de chercher chaque fois à régler les problèmes par les armes, parce qu’une rébellion à Kidal en 2011 n’a pas le même effet qu’en 2006 sur la marche du pays, le Nord étant déjà pris en otage par plusieurs autres défis pressants et parce que la jurisprudence sud-soudanaise pour laquelle le monde entier se congratule est un cauchemar partout où, sur le continent, la question de l’intégration nationale reste à régler. Intrigant enfin si le retour de Bahanga ne s’est pas fait sans l’Etat.

Voici, en tout cas, mais c’est toujours le Nord et encore le Nord, un autre souci pour le Mali. A moins qu’il ne s’agisse de simples menaces proférées par l’Alliance. Or par le passé, Bahanga s’était plus distingué par les coups de canon que par les coups de bluff.

Adam Thiam - Le Républicain - Mali WEB

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Mali : retour de l'ex-chef rebelle Ibrahim Ag Bahanga pour réintégrer le processus de paix
Par RFI - 08/02/2011

L'ex-chef rebelle touareg malien Ibrahim Ag Bahanga est de retour. Exilé en Libye depuis deux ans, l'homme, qui on se souvient avait repris les armes en 2008 contre l'armée régulière, est venu réintégrer le processus de paix dans le nord du Mali.
Ibrahim Ag Bahanga est revenu comme il est parti en exil discrètement. Son retour a été négocié par la Libye, mais Bamako a posé des conditions. D’abord à son retour, l’ex-enfant terrible du Nord-Mali doit rester jusqu’à nouvel ordre à Chibro nom de son village, situé dans le nord-est du Mali.

D’après nos informations, il est là-bas actuellement. Il doit ensuite rapidement s’engager à organiser une opération « flamme de la paix » c’est-à-dire rendre son armement qui sera détruit au cours d’une cérémonie officielle.

Enfin, l’ex-chef touareg a accepté de réintégrer le processus de paix scellé grâce à la médiation algérienne. Voilà maintenant trois ans, il avait repris les armes, pose de mines, attaques des positions de l’armée régulière et prise d’otages des militaires maliens.

Ibrahim Ag Bahanga à la tête d’un groupe a fait beaucoup parler de lui. L’armée malienne a dû déployer de grands moyens pour qu’il capitule. De retour aujourd’hui, il verra un processus de paix à nouveau sur les rails.

Il n’y a pas longtemps, un ex-rebelle touareg malien Bah Moussa a été nommé patron des unités spéciales chargé d’assurer la sécurité dans une parie de la zone désertique du Mali.

Article publié le : jeudi 13 janvier 2011

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