Face à la raréfaction des ressources naturelles et une compétition internationale de plus en plus féroce pour leur contrôle, les initiatives portant sur l’avenir et les conditions de l’extraction des ressources naturelles se multiplient. Au point de s’entrechoquer et de livrer un calendrier révélateur de l’impossibilité de poursuivre une prédation sans limite des ressources naturelles pour satisfaire la consommation des populations les plus riches, notamment en Europe.
Alors que l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) organise sa conférence mondiale bi-annuelle ces 2 et 3 mars à Paris afin de faire progresser "la gouvernance des ressources naturelles et la transparence" [1], les lobbies des industries européennes minières et extractives, en compagnie des responsables de la politique commerciale de l’Union européenne, se réunissent ce mardi 1er mars à Bruxelles afin de « fixer une feuille de route » à l’Union européenne face « aux menaces liées à la course mondiale aux matières premières » [2].
Après avoir déjà fortement influencé le contenu de la stratégie européenne sur les matières premières adoptée en 2008 [3], les entreprises et les multinationales européennes vont présenter leurs nouvelles exigences pour garder la main sur la politique européenne en la matière suite à la publication par la Commission européenne de la révision de cette stratégie le 2 février 2011.
Initialement intitulée « Initiative sur les matières premières », cette stratégie a pour objectif unique de garantir aux entreprises européennes un accès sans précédent et bon marché aux matières premières, quel qu’en soit le prix social et écologique pour les populations du Sud. Par cette stratégie, l’UE promeut une libéralisation encore plus poussée des marchés des matières premières en forçant les pays du Sud à abandonner toute taxe à l’exportation ou régulation des investissements étrangers. Ainsi, elle enferme les pays et les populations du Sud dans un rôle de pourvoyeurs de matières premières, elle leur dénie le droit souverain à contrôler l’accès à leurs ressources et elle perpétue un système d’impunité pour les investisseurs européens laissant les populations locales vivre dans la pauvreté et des écosystèmes dévastés [4].
Les bonnes intentions affichées dans le cadre de l’ITIE sont donc battues en brèche par des politiques concrètes d’accaparement des ressources qui ne sont pas compatibles avec la souveraineté des pays et des peuples sur leurs propres ressources naturelles. Cette stratégie visant à satisfaire notre modèle de surconsommation creuse le sillon de l’impasse écologique et sociale.
Ce mardi 1er mars, à l’ouverture de la conférence à Bruxelles, associations et ONG européennes entendent dénoncer l’emprise des lobbies industriels et miniers dans l’adoption de ces politiques commerciales insoutenables et inacceptables. Plutôt que d’être à la botte des intérêts des entreprises européennes, l’UE devrait agir pour une gestion durable et équitable des ressources naturelles à l’échelle planétaire, ce qui implique en premier lieu d’adopter une véritable politique de réduction de la consommation de matières premières en Europe.
Contact presse pour l’Aitec : Maxime Combes – 06 24 51 29 44 Fanny Simon – 06 61 45 17 71
En étant passé par-là, tel un touareg qui voit une *oasis de vie* et s'y arrête, ou sinon un rendonneur qui trouvant abri la nuit dans un refuge de montagne, découvre et lit avec curiosité les chroniques du berger laissées, là, dans un petit cahier.
RépondreSupprimerUn vrai enchantement de voir ton intérêt pour la coopération et la solidarité en général, et ta vigilance ... Super !