Crédit photo : © Jean de Peña / Collectif à-vif(s).
Les vingt chefs d'État des pays les
plus puissants de la planète se réunissent les 18 et 19 juin à Los
Cabos, au Mexique, la veille de la conférence officielle des Nations
unies, dite Rio+20, qui débutera officiellement le 20 juin. Rajoutés à
l'ordre du jour du G20, le développement durable et la croissance verte
vont être discutés à vingt pays avant de l'être à 194 ? Les propositions
du G20 seront-elles à prendre ou à laisser ? Le multilatéralisme
sera-t-il séquestré par les grandes puissances politiques et économiques
au détriment des populations et de la nature ?
Alors que les négociations sur la
déclaration finale de Rio+20 patinaient, le Brésil a décidé de publier
samedi, et de manière unilatérale, un nouveau document qui va servir de
base des négociations à venir. Ce texte présente des reculs substantiels
par rapport aux précédentes versions, pourtant déjà inacceptables. De
nombreuses références à des principes de justice ou à des droits
élémentaires, comme le droit à l'eau et l'assainissement, n'y figurent
plus ou ont été fortement rabotées.Par contre, dans les passages portant
sur la mise en oeuvre de l'économie verte ou du développement durable,
aucune référence aux mécanismes de marché et logiques néolibérales ne
manque. Partenariats public-privé, financements innovants - mais sans
taxe sur les transactions financières -, défense du libre-échange,
encouragement aux « bonnes pratiques » du business, promotion des
investissements privés, figurent en bonne place dans la déclaration.
Comme si renforcer ce modèle de développement basé sur le pouvoir de la
finance et la privatisation des communs pouvait remédier à ses
conséquences !
Tentée de se rendre à la réunion du
G20 avec ce document inacceptable entre les mains, Dilma Rousseff,
présidente du Brésil, prendrait la lourde responsabilité de
court-circuiter les négociations de l'ONU. Portant sur des enjeux
concernant l'ensemble des pays de la planète, la conférence Rio+20
serait ainsi séquestrée par le G20. À l'initiative du Brésil, vingt
chefs d'État réunis dans un club autoproclamé et illégitime, vont-ils
s'octroyer encore un peu plus la direction des affaires du monde en
excluant 174 autres pays ? La France et François Hollande seront-ils
complices ?
Le G20 n'a jamais fait preuve de
détermination à revoir en profondeur le modèle néolibéral et
insoutenable actuel. Ses maigres engagements sur les paradis fiscaux ou
la suppression des subventions aux énergies fossiles n'ont jamais été
suivis d'effet, le G20 préférant sauver les banques plutôt que les
peuples. La pression du G20 sur la conférence de Rio+20 ne pourra que
renforcer les « solutions » consistant à étendre les logiques de
financiarisation et de marchandisation de la nature.
Contre ce modèle néolibéral et
prédateur, insoutenable tant sur le plan écologique que social, de
nombreuses organisations, dont Attac France, organiseront une activité
intitulée "Protéger les communs, pas les banques" ce mardi 19 juin 2012 de 11h30 à 13:30, au Sommet des Peuples à Rio de Janeiro (Tente 3).
Attac France - le 19 juin 2012
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